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COMBIEN DE TEMPS PERDEZ-VOUS VRAIMENT EN TANT QUE CERTIFICATEUR PEB/EPC SANS OUTIL TOUT-EN-UN ? UNE ÉVALUATION RÉALISTE

16 oct. 2025

Si vous êtes certificateur de performance énergétique des bâtiments (PEB en Wallonie et à Bruxelles, EPC en Flandre), vous connaissez bien le travail visible : planifier les visites, mesurer, rédiger le rapport et envoyer la facture.

Mais ce que vous ne voyez pas toujours, c’est le temps invisible perdu entre ces étapes : passer d’une application à l’autre, ressaisir les mêmes données, reprogrammer un rendez-vous, ou relancer un client pour un paiement en retard. Ces pertes, accumulées jour après jour, grignotent vos marges et votre rentabilité.

Cet article quantifie ces pertes cachées, s’appuie sur des données de recherche, et montre comment un outil intégré peut vous faire gagner des dizaines d’heures, et plusieurs milliers d’euros, chaque année.

Le vrai problème : une friction invisible qui se transforme en perte réelle

Le métier de certificateur se situe à la croisée du travail de terrain et de la gestion administrative.

Dans une journée type, un certificateur jongle entre une application de mesures ou de photos, un logiciel de calcul conforme à la directive EPBD, un agenda, des cartes, des e-mails, un tableur ou CRM, et un logiciel de comptabilité ou de facturation.

Chaque changement d’outil provoque un délai et une charge mentale. Des études ont montré que ces « coûts de basculement » sont minimes isolément, mais s’accumulent jusqu’à devenir considérables.

  • Changement d’application : selon Harvard Business Review, un travailleur change d’outil près de 1 200 fois par jour, perdant près de quatre heures par semaine rien qu’à se réorienter, soit environ cinq semaines de travail par an.

  • Coûts cognitifs du multitâche : l’American Psychological Association résume des décennies de recherche, même de brèves interruptions peuvent s’additionner et faire perdre des heures au fil d’une journée.

  • Gestion des fenêtres et micro-actions : une étude empirique (Jeuris et al., 2018) a mesuré le temps perdu à ouvrir, redimensionner et repositionner les fenêtres informatiques. Conclusion : ces micro-opérations pèsent lourd sur le temps total.

Bien que ces études ne portent pas spécifiquement sur les certificateurs, leur flux de travail multi-outil et leur passage constant entre terrain et bureau rendent ce phénomène particulièrement pertinent.

Contexte réglementaire et économique : pourquoi l’efficacité opérationnelle est cruciale

Le travail PEB/EPC est réglementé : il découle de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD). Sa version refondue, la directive (UE) 2024/1275, a été publiée au Journal officiel le 8 mai 2024 et est entrée en vigueur vingt jours plus tard.

Elle sert de base aux cadres régionaux belges, tout en imposant des mises à jour régulières concernant les inspections, les niveaux minimaux de performance et les obligations d’information.

Sur le marché, le certificat a également un impact économique réel. Une étude à grande échelle menée aux Pays- Bas a montré que les logements disposant d’un certificat énergétique se vendent plus rapidement que ceux qui n’en ont pas, et qu’une meilleure classe énergétique se traduit par un délai de vente plus court.

Des travaux comparatifs menés en Europe démontrent aussi la diversité des protocoles et renforcent le besoin d’un processus fiable et standardisé du côté des praticiens.

En résumé : vous travaillez dans un marché encadré, où la qualité, la rapidité et la rigueur ne sont pas seulement des atouts commerciaux, mais des leviers économiques.

Chaque minute perdue sur l’administratif est une minute soustraite à votre rentabilité.

Un modèle annuel réaliste : flux manuel vs flux intégré

Pour rendre visible l’invisible, prenons le cas type d’un certificateur indépendant.

Hypothèses :

  • 150 certificats/an (≈ 12 à 13 par mois) ;

  • tarif moyen : 350 €, soit un chiffre d’affaires de 52 500 € ;

  • environ 1 400 heures facturables/an, soit un taux horaire effectif d’environ 38 €/h ;

  • outils dispersés (applications de terrain, tableurs, agenda, e-mail, facturation), peu d’automatisation.

Pertes invisibles estimées : Flux manuel

Ces pertes représentent près de 4 000 € de valeur directe gaspillée chaque année.

Le coût d’opportunité

Si vous récupérez ne serait-ce que 30 heures, cela équivaut à environ 8 à 10 certificats supplémentaires, soit 2 800 € à 3 500 € de revenus en plus.

En y ajoutant des effets qualitatifs (meilleure réactivité client, facturation plus fiable, moins d’erreurs), l’écart annuel total peut atteindre 7 000 € à 10 000 € environ 15 % du chiffre d’affaires, soit jusqu’à la moitié de votre marge nette.

Où s’envole le temps : anatomie des pertes

a. Changements de contexte et micro-délai

Chaque basculement d’un outil à un autre entraîne une micro-pause : le temps de se rappeler où vous en étiez, de rouvrir un fichier, de retrouver un e-mail.

Ces fractions de secondes se transforment,sur une année, en heures perdues.

Selon Harvard Business Review, cela représente près de 4 heures par semaine.

Source de perte Hypothèse Heures/an Coût annuel

b. Planification et replanification

Les annulations ou changements de dernière minute font partie du terrain.

Sans rappels automatiques ni optimisation d’itinéraire, vous subissez des déplacements inutiles et de la reprogrammation administrative.

Les outils intégrés (SMS, e-mails de rappel, liens de replanification) permettent de récupérer plusieurs heures par mois.

c. Double saisie et copier-coller

Lorsque vos photos, mesures et notes sont enregistrées dans une application et que vos calculs et factures sont dans une autre, la duplication devient inévitable.

Chaque ressaisie est une perte de temps et une source d’erreur.

d. Facturation et encaissement

Les relances manuelles et la gestion des paiements sont une charge purement administrative.

Des rappels automatiques, un tableau de bord d’état des paiements ou une logique de pénalités peuvent diviser ce temps par deux.

L’avantage du tout-en-un : comment évaluer le retour sur investissement (ROI)

Un outil tout-en-un permet de :

  • Saisir les données de terrain une seule fois et les synchroniser avec le calcul, le CRM et la facture

  • Planifier intelligemment (rappels, itinéraires, créneaux tampon)

  • Avoir une vision globale (avancement, paiements en attente)

  • Automatiser les relances et les rapprochements

  • Travailler hors ligne et synchroniser ensuite

Scénario de retour sur investissement

  • 3 minutes gagnées par certificat → 150 × 3 min = env. 8 h

  • 50 % de temps en moins pour les relances → ≈ 19 h

  • 50 % d’annulations en moins → ≈ 4 h

  • ≈ 30 h récupérées, soit 1 100 € de valeur directe

  • En convertissant ces heures en nouveaux certificats : 4 à 10 dossiers de plus, soit 1 400 € à 3 500 € de revenus

Même en comptant un abonnement logiciel de 1 000 € à 1 500 € par an, le gain net reste important.

Et comme les études (HBR) estiment la perte réelle à plus de 4 h par semaine, l’économie potentielle est probablement encore plus forte.

Test de sensibilité et limites

  • Volume : à 300 certificats/an, tout double (pertes et gains).

  • Tarif : à 500 € le certificat, chaque heure inefficace coûte davantage.

  • Type de clientèle : les grands comptes publics ou privés allongent les cycles de paiement, donc le bénéfice d’automatisation est encore plus grand.

  • Courbe d’apprentissage : les premières semaines d’adaptation sont vite compensées par la réduction de la double saisie.

  • Évolutions réglementaires : avec la nouvelle EPBD, la cohérence des données et le contrôle des versions deviennent essentiels, ce qu’un flux intégré facilite.

Avant / après : une semaine de certificateur

a. Avant (outils dispersés) :

Lundi matin, deux rendez-vous confirmés, un « peut-être ». Vous vérifiez votre agenda, vos e-mails, WhatsApp, Google Maps, puis votre tableur et votre application de facturation. Après chaque visite, vous recopiez vos notes, créez la facture, rédigez un e-mail de suivi. Un client annule à midi : vous êtes déjà sur la route. Une relance de paiement vous attend le soir.

Résultat : une demi-journée perdue en tâches invisibles.

b. Après (tout-en-un) :

L’agenda intègre les temps de trajet, les clients reçoivent des rappels automatiques. Une annulation se transforme en créneau libre que vous remplissez via la liste d’attente. Vos notes et photos sont synchronisées, la facture est prête automatiquement. Le tableau de bord affiche les paiements en retard et la projection de trésorerie.

Bilan : même charge de travail, mais 2 à 4 heures gagnées dans la semaine.

Qualité, précision et impact de marché

La fiabilité de vos certificats dépend autant de votre rigueur que de la clarté méthodologique et de la cohérence des données. Les recherches récentes soulignent la diversité des pratiques entre pays européens et la nécessité d’un suivi traçable du terrain au rapport final. Un flux intégré réduit les erreurs de saisie et préserve un audit trail propre.

En parallèle, les études de marché montrent que les informations énergétiques influencent les comportements et les prix. En travaillant efficacement, vous protégez non seulement votre marge, mais aussi la crédibilité et la valeur économique du certificat.

Conclusion : ne considérez plus les pertes comme « faites partie du métier »

La certification PEB/EPC est un service professionnel réglementé où l’excellence du processus fait toute la différence. Les preuves issues de la recherche sur le multitâche et la gestion des fenêtres informatiques démontrent que ces frictions s’accumulent en semaines de travail perdues chaque année.

Notre modèle montre environ 4 000 € de coûts cachés directs par an, et jusqu’à 10 000 € si l’on inclut les opportunités manquées et les erreurs. Dans un contexte de marges serrées et de normes européennes renforcées, vous ne pouvez pas vous permettre de laisser cette valeur s’évaporer.

La solution est simple : regrouper la capture de données, la planification, le CRM, la facturation et les relances dans un seul outil. Même de petits gains de quelques minutes par dossier se traduisent en milliers d’euros sur l’année. Plus vous agissez tôt, plus vous en récolterez les bénéfices.

Références

1. R. N. Murty, S. Dadlani, R. B. Das (2022). “How much time and energy do we waste toggling between applications.” Harvard Business Review.

Source: https://hbr.org/2022/08/how-much-time-and-energy-do-we-waste-toggling-between-applications

2. American Psychological Association. “Multitasking: switching costs.”

Source: https://www.apa.org/topics/research/multitasking

3. S. Jeuris, P. Tell, S. Houben, J. E. Bardram (2018). “The hidden cost of window management.” arXiv.

Source: https://arxiv.org/abs/1810.04673

4. Directive (EU) 2024/1275 (EPBD recast), Official Journal of the European Union.

Source: https://eur-lex.europa.eu/eli/dir/2024/1275/oj/eng

(Commission summary: https://energy.ec.europa.eu/topics/energy-efficiency/energy-performance-buildings/energy-performance-buildings-directive_en)

5. E. Aydin, S. Bohorquez, D. Brounen (2019). “Energy performance certification and time on the market.” Journal of

Environmental Economics & Management.

Source: https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0095069618305084

6. D. P. Jenkins, M. Sayfikar, A. Gomez, N. Fueyo (2024). “A comparative study of energy performance certificates across

Europe.” Buildings 14(9):2906.

Source: https://www.mdpi.com/2075-5309/14/9/2906

7. E. Aydin, N. Kok, D. Brounen (2020). “The capitalization of energy efficiency: evidence from the housing market.” Journal

of Urban Economics 117.

Source: https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0094119020300140